L’été et l’automne 2012 s’annoncent bien remplis !

Si cela vous démange d’en savoir plus sur la teinture ou le travail des fibres, ou si vous avez envie de découvrir mon joli minois, les occasions ne vont pas manquer :

  • Je dirige trois séjours de vacances pour les 7 à 12 ans à la ferme pédagogique de Rhinau, du 16 juillet au 4 août. Nous créerons à partir de matériaux récupérés, de laine des moutons de la ferme et des plantes des environs. Les enfants auront aussi l’occasion de s’essayer au soufflage de verre.

  • Mi août, à l’occasion d’une fête de famille, je prendrai l’air du côté du Mont-Saint-Michel et de la Bretagne : l’occasion j’espère d’aller voir des expositions sur le lin et de visiter l’un ou l’autre des élevages de chèvres angora de la région. Je me suis aussi promis de trouver des patelles trouées pour servir de guide-fil lors du filage au fuseau. Je suis presque sûre qu’il y en aura sur le banc des Hermelles en face de la chambre d’hôtes Les coquelicots à Cherrueix, là où j’aurai la chance d’être hébergée.
  • Septembre : j’assurerai deux demi-journées de formation sur la teinture végétale pour les futurs animateurs nature que forme l’Ariena. Par ailleurs, à Strasbourg, nous reprendrons les deux ateliers mensuels de teinture végétale à la Maison Mimir. Nous avons déjà tout plein de projets.
  • Octobre : du 8 au 14 octobre à Strasbourg aura lieu chez Mimir le festival alternatif des arts du fil. Je suis l’une des organisatrices d’une manifestation qui promet d’être riche en échanges. Et plus tard dans le mois, je serai en résidence au Café des pratiques à Besançon.

Au plaisir de vous rencontrer au fil de mes chemins !

Dans la marmite, ça bouillonne

Vous connaissez la comptine de René de Obaldia ?

Dans la marmite ça ronronne
Ça n’arrête pas de ronronner.
Encore plus fort que papa
Quand il dort le nez bouché.
Ça ronronne dans la marmite, ça ronronne !

Ceux qui ne savent pas ce qu’il y a dedans
Font des yeux ronds comme des pommes
Mais moi je sais pourquoi :

C’est pas du lapin, c’est du chat.

Dans notre famille, c’est un classique. Eh bien nous avons fait une variante, hier, à la fête des remparts de Châtenois, au pied du clocher de l’église. Voilà ce que cela donnait :

Dans la marmite ça bouillonne
Ça n’arrête pas de bouillonner.
Encore plus fort que papa
Quand il est vraiment fâché.
Ça bouillonne dans la marmite, ça bouillonne !

Ceux qui ne savent pas ce qu’il y a dedans
Font des yeux ronds comme des pommes
Mais moi je sais pourquoi :

C’est pas d’la soupe, c’est d’la teinture.

C’est pas d’la betterave, c’est du brésil.

Rendez-vous au jardin

C’était donc ce week-end à Châtenois, dans la bonne humeur et avec tous les temps : nous avons bronzé samedi et nous sommes emmitouflés dimanche. Quelques photos vaudront mieux qu’un long discours.

Voici une vue générale du stand de Petite épeire, la teinturière médiévale pour l’occasion.

le stand au fond du jardin

Et le jardin qui l’accueillait, avec ses plessis, entrelacements de châtaignier qui délimitent les petits espaces de culture  :

Il est niché au pied des remparts, à deux pas de l’église fortifiée, dont on voit le clocher en haut à droite.Les visiteurs pouvaient aller des carrés où poussent les plantes tinctoriales aux écheveaux teints par leurs colorants. Sagement alignés, les écheveaux teints à la tanaisie, à l’oignon, à la garance ou au gaillet :Bien sûr il y avait aussi un peu de lecture pour les grands curieux :Avec le public, nous avons expérimenté les modificateurs. Le petit bout de soie teint au bois du Brésil passe du rouge au violet, quand on le trempe dans un bain de cristaux de soude, on dirait de la magie. Les petits bouts de tissu sèchent au soleil – ce qui n’est pas recommandé, d’habitude on sèche à l’ombre. Mais lors d’une manifestation publique, il faut bien transgresser les règles !Et raconter des histoires, évidemment :Dimanche prochain, le 10 juin, le jardin sera de nouveau animé, à l’occasion de la fête des remparts. Quant à moi, Petite épeire la teinturière, je serai installée avec les artisans, un peu plus loin, au pied de l’église.

Un grand merci à l’équipe des animateurs du Castel qui entretient le jardin et a bien voulu poser pour la postérité !

Rouges

Les 2 et 3 juin prochains je serai à Châtenois, dans le Bas-Rhin, où l’on inaugurera le Jardin du Tisserand, un des onze jardins médiévaux d’Alsace centrale nichés autour du château du Haut-Koenigsbourg. Pour l’occasion, j’ai choisi de me concentrer sur la couleur rouge.

Le rouge, depuis longtemps, c’est LA couleur, celle des puissants. Les Romains portaient des toges pourpre dont la couleur était obtenue à partir d’un mollusque du même nom. Au Moyen-Âge, il y a deux grandes sources de rouge autorisées : la garance des teinturiers, une plante cultivée originaire de l’Asie occidentale et centrale, et les femelles de certaines cochenilles, les meilleures étant le kermès des teinturiers, importé d’Orient lui-aussi.

Les draps de laine teints au kermès, c’était le nec plus ultra, réservé aux plus riches. Dans la langue française d’aujourd’hui, les mots cramoisi et carmin dérivent du nom de cet insecte, source de la couleur… un nom qui nous vient de la racine indo-européenne °kwrmi, qui désigne la larve, le ver, bref aujourd’hui les insectes. Le mot persan kirmiz désignait la cochenille d’Arménie, et les Arabes ont repris ce mot pour nommer l’insecte méditerranéen donnant le rouge écarlate, le kermès des teinturiers.

Quant à la garance des teinturiers, elle a des parentes qui poussent au pied du château du Haut-Koenigsbourg : l’aspérule odorante, qui parfume agréablement le vin blanc, demandez aux habitants de Dambach-la-Ville, et le gaillet commun qui est en fleur lui aussi en ce moment. Toutes deux teignent aussi en rouge, venez le vérifier à Châtenois début juin !

La teinture au Moyen-Âge

Retrouvez-moi prochainement :

  • à Châtenois, au Jardin du Tisserand, dans le cadre des rendez-vous au jardin, les 2 et 3 juin prochains. Je vous y raconterai l’histoire du rouge, la garance mijotera dans mon chaudron, vous découvrirez les plantations bien rangées dans leurs plessis, tout un ensemble de plantes qui, au fil des siècles, ont donné leur couleur aux vêtements.
  • à Châtenois, à la fête des remparts, le 10 juin. Je serai maître teinturière et vous ferai connaître quelques-uns de mes petits secrets.

3 000 ans de couleurs, un symposium international à Vienne en Autriche

Du 21 au 23 mars prochains aura lieu à Vienne le second symposium sur les textiles de Hallstatt. Il réunira archéologues internationaux et artistes ou artisans contemporains dans les domaines de la teinture et des textiles. Vous pouvez lire le programme ici, et revenir dans quelques semaines dans ce jardin pour y lire mon compte-rendu, puisque j’y serai.

Ateliers de teinture végétale

Où donc ? à l’association Mimir, 18 rue Prechter à Strasbourg. Une petite rue derrière les bains municipaux.

Quand donc ? chaque premier et troisième jeudi du mois. L’atelier commence à 18 h et dure environ 3 heures.

Avec qui ? moi la Petite épeire qui ai pris une longueur d’avance sur les autres et ai plaisir à partager ce que je sais, et les copines de l’atelier couture de chez Mimir qui a lieu les autres jeudis soir.

Pour quoi faire ? pratiquer dans la bonne humeur l’art de la teinture végétale, découvrir les secrets des plantes et des marmites, au fil des ateliers et des saisons.

Comment faire ? Venir nous voir aux jours et heures convenus. L’atelier est à prix libre… et plus on est de fous plus c’est riche. Au plaisir de vous voir un de ces jeudis soir !