Plantes compagnes en Alsace, une conférence à Sélestat

Ce jeudi soir 14 juin à 20 h, à la salle Sainte Barbe de Sélestat,  Bernard Stoehr, pasteur et botaniste, auteur avec Gérard Leser de Plantes : croyances et traditions en Alsace, donnera une conférence intitulée «Plantes compagnes en Alsace : symbolisme, traditions, usages et coutumes». C’est l’association Sélestat patrimoines qui organise cette conférence, et l’entrée est libre. Venez nombreux !

Dans la marmite, ça bouillonne

Vous connaissez la comptine de René de Obaldia ?

Dans la marmite ça ronronne
Ça n’arrête pas de ronronner.
Encore plus fort que papa
Quand il dort le nez bouché.
Ça ronronne dans la marmite, ça ronronne !

Ceux qui ne savent pas ce qu’il y a dedans
Font des yeux ronds comme des pommes
Mais moi je sais pourquoi :

C’est pas du lapin, c’est du chat.

Dans notre famille, c’est un classique. Eh bien nous avons fait une variante, hier, à la fête des remparts de Châtenois, au pied du clocher de l’église. Voilà ce que cela donnait :

Dans la marmite ça bouillonne
Ça n’arrête pas de bouillonner.
Encore plus fort que papa
Quand il est vraiment fâché.
Ça bouillonne dans la marmite, ça bouillonne !

Ceux qui ne savent pas ce qu’il y a dedans
Font des yeux ronds comme des pommes
Mais moi je sais pourquoi :

C’est pas d’la soupe, c’est d’la teinture.

C’est pas d’la betterave, c’est du brésil.

Le lin : de la plante au tissu

Lorsqu’en 2009 j’étais en stage à la Maison de l’Archéologie des Vosges du Nord, les visiteurs découvraient tous avec plaisir les jolies fleurs bleues du lin à l’Expéridrôme. L’Alsace ne présente pas le climat idéal pour la culture du lin, mais vous en verrez dans les jardins pédagogiques, à Niederbronn, à Châtenois, à Wesserling, ou chez les particuliers car les fleurettes bleues qui s’ouvrent le matin sont d’une légèreté et d’une élégance sans pareil.

 

 

Lorsqu’on récolte le lin, on ne le fauche pas, on l’arrache. Travail fait à l’ancienne, à Niederbronn :

Le week-end dernier, dans le jardin du tisserand à Châtenois,  j’ai remarqué que l’intérêt pour le sujet était toujours le même ! Monsieur Schwartz, de Westhoffen,  présentait des outils reconstitués permettant de travailler les fibres rouies pour les transformer en un beau fil doré. C’était un bonheur de les voir filer au rouet, lui et son filleul.

Voici ci-dessous quelques sites qui vous en diront plus sur le travail du lin, une activité humaine depuis la nuit des temps, puisque la culture du lin est déjà attestée au Néolithique, 3 000 ans avant notre ère.

  • le travail du lin sur le site de l’association du Nord-Pas-de-Calais PHAR. C’est une région où aujourd’hui encore, on peut voir des champs entiers de fleurs bleues,
  • l’histoire des toiles de chanvre et de lin produites en Bretagne, sur le site de Lin et chanvre en Bretagne. Notez que 2012 est l’année du lin et du chanvre dans cette région, les pages actualités vous disent tout sur les manifestations et expositions qui auront lieu dans les différents départements de la région. Il est encore temps d’en profiter !

Un métier à tisser dans son jardin !

Juin, en France, c’est le mois des jardins. Un peu partout, les particuliers comme les structures publiques ouvrent leurs jardins et les font vivre de moultes animations, toutes plus sympathiques les unes que les autres. De l’autre côté de la Manche, en Angleterre, une de mes amies a marié son art du tissage à celui du jardinage, et voilà ce que ça donne : une pure merveille, non ?

Un grand merci à Michelle qui m’a autorisée à reproduire ses photos ici. Ci-dessous, l’installation vue de plus près.

Michelle est une artiste anglaise qui aime beaucoup la France. Tout comme moi, elle est membre de la guilde anglaise par Internet des tisserands, fileurs et teinturiers, qui fête cette année son dizième anniversaire, mais ça, c’est une autre histoire !

Rendez-vous au jardin

C’était donc ce week-end à Châtenois, dans la bonne humeur et avec tous les temps : nous avons bronzé samedi et nous sommes emmitouflés dimanche. Quelques photos vaudront mieux qu’un long discours.

Voici une vue générale du stand de Petite épeire, la teinturière médiévale pour l’occasion.

le stand au fond du jardin

Et le jardin qui l’accueillait, avec ses plessis, entrelacements de châtaignier qui délimitent les petits espaces de culture  :

Il est niché au pied des remparts, à deux pas de l’église fortifiée, dont on voit le clocher en haut à droite.Les visiteurs pouvaient aller des carrés où poussent les plantes tinctoriales aux écheveaux teints par leurs colorants. Sagement alignés, les écheveaux teints à la tanaisie, à l’oignon, à la garance ou au gaillet :Bien sûr il y avait aussi un peu de lecture pour les grands curieux :Avec le public, nous avons expérimenté les modificateurs. Le petit bout de soie teint au bois du Brésil passe du rouge au violet, quand on le trempe dans un bain de cristaux de soude, on dirait de la magie. Les petits bouts de tissu sèchent au soleil – ce qui n’est pas recommandé, d’habitude on sèche à l’ombre. Mais lors d’une manifestation publique, il faut bien transgresser les règles !Et raconter des histoires, évidemment :Dimanche prochain, le 10 juin, le jardin sera de nouveau animé, à l’occasion de la fête des remparts. Quant à moi, Petite épeire la teinturière, je serai installée avec les artisans, un peu plus loin, au pied de l’église.

Un grand merci à l’équipe des animateurs du Castel qui entretient le jardin et a bien voulu poser pour la postérité !