Car c’est la saison des limonades de fleurs et des sirops gorgés de pollen. Ici dans la plaine d’Alsace, les acacias sont presque fanés, les sureaux sont délicieusement parfumés, le tilleul se prépare et mes roses de Damas commencent à embaumer.
Pour les limonades c’est facile : remplir un bocal de verre avec les fleurs choisies, après les avoir laissées un peu étalées dehors pour permettre aux insectes qui s’y cachaient de s’échapper. Ajouter de l’eau, quelques rondelles de citron non traité et du sucre en poudre. Fermer le bocal, et attendre environ une journée, ça c’est selon les goûts. Ma famille apprécie la limonade d’acacia, mais je sais qu’il y a des amateurs de limonade de sureau, et qu’on peut traiter ainsi toutes les fleurs.
Mon grand favori, c’est tout de même le sirop concentré de fleurs de sureau. Il faut vraiment tasser tout plein de sommités fleuries dans un bocal en verre, recouvrir d’eau – le mieux est qu’aucune fleur ne surnage, pour ne pas avoir une vilaine couleur noire – et laisser 24 h au soleil. Ne pas oublier le flacon à ce stade, cela nous est arrivé l’an dernier et une fermentation avait commencé, dont pour cette recette on ne veut absolument pas. Quand on estime que les fleurs ont bien donné leurs arômes à l’eau, filtrer, ajouter du sucre et de l’acide citrique (respectivement 1,25 kg et 20 g par litre de jus), et laisser mûrir trois jours de plus au soleil, dans des bouteilles bien hermétiquement fermées. Vous verrez, pour aromatiser une bière blonde, c’est un délice.
Mon livre de chevet pour la cuisine des fleurs, c’est le beau livre de Jelena De Belder et Elisabeth de Lestrieux, La saveur des fleurs, paru en 1991 chez Duculot. Je sais bien que depuis, d’autres livres sont venus sur le marché, mais je reste fidèle à celui-là.
Et pour piocher d’autres recettes, ou aller partager les vôtres, vous voudrez peut-être faire un tour sur le forum Manger des mauvaises herbes : je trouve qu’on y est en bonne compagnie !
Je vous laisse : mes bocaux m’appellent.